Tramontane

Un lampion, désolé, balayé par le vent. Tramontane humide, rugueuse qui porte en elle l’âcre thym de terres ocres, sur lesquelles mes pieds soupirent et traînent, laissant dans leurs traces des lambeaux de chair.

Et l’ombre cruciforme où la source dépose son flux ; paisible, tourbeux, porteur de feuilles et d’écorce. Là-bas, dans l’eau, que rien ne rafraîchit, où le soleil s’enfonce, où l’épaisse moiteur étouffe jusqu’à l’onde, au point de la flétrir, navrée, prostrée, sous les rayons de plomb. Une orange s’affaisse et brunit, sur le sentier ; évaporant ses parfums crépusculaires dans cette jeune nuit.

Tramontane opiniâtre, qui ne pardonne rien. Lassitude et désordre, des pieds dans la campagne, que tout mord, que tout agresse et qui s’avancent pourtant vers d’incertaines orées, en un éclat de rire.

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