Vincent Dumestre : éloge du cool

Cette saison, la RTBF m’a gentiment proposé un nouveau format : réaliser, chaque mois, en plus de Chambre avec vue, une plus large conversation avec des artistes, sans se laisser brutaliser par la tyrannie du temps.

C’est mon collègue et ami Gwenn Lucas, responsable des réseaux sociaux de Musiq3, qui a eu la grande idée d’intituler l’émission La Conversation. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est une belle trouvaille.

Après Philippe Boesmans, Anne Queffélec, Andreas Scholl, Christina Pluhar et Robert Carsen, voici Vincent Dumestre, fondateur du Poème Harmonique.

Quelques mots : j’ai rencontré Vincent quand j’étais agent artistique. L’un de mes clients – embarqué sur une grande tournée du Poème – s’était trouvé bien mal. Problèmes personnels, de ceux qui empêchent de s’investir totalement dans des Leçons de ténèbres. Au bout du troisième concert, il m’appelle : « je ne suis pas bien et je ne chante pas bien, Vincent doit me détester ». Je m’en inquiète auprès de l’intéressé qui répond du tac au tac : « surtout, qu’il prenne soin de lui et s’il a besoin de parler, on est là ». Je cite de mémoire, mais ça remonte à loin.

Dans un monde où tout le monde est sous pression, il est rare de voir un chef d’ensemble faire la démonstration de son flegme, de son élégance et de sentiments humains altruistes. Certes, la petite fenêtre que Vincent Dumestre m’a offerte ce jour là sur son moi profond n’est jamais qu’une petite fenêtre et il serait dangereux de conclure que c’est un chic type, mais je pense néanmoins – avec toute la prudence qu’appelle le métier de journaliste – que c’est un chic type.

Par la suite, nous nous sommes retrouvés plusieurs fois dans des studios d’interview, à la radio ou pour Diapason. Sa science joyeuse, son immense gentillesse, si disponibilité en on fait l’un de mes invités les plus réguliers. Quand je lui ai demandé de me présenter le cinéaste Eugène Green, il l’a fait en un clin d’œil, m’offrant l’opportunité d’entrer dans le monde de cet artiste tellement singulier qui est devenu, depuis, un ami. C’est dire si cette Conversation avec Vincent Dumestre, fut une joie.

1 commentaire

  1. Vous prenez le temps de nous écrire une bonne nouvelle. J’en profite comme d’un sourire inattendu pour le reste de la journée et me permets le regard complice que l’on échange parfois dans un train avec son voisin de fenêtre.

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