Forumopera.com, je l’ai dit récemment, touche chaque mois un lectorat plus grand. Par-delà la statistique, ce qui me réjouit c’est qu’une publication aussi légère du point de vue du modèle économique et des frais de fonctionnement, parvient à offrir gratuitement à des dizaine de milliers de lecteurs une information soignée, en flux tendu, sur l’opéra. Cela – notamment – grâce à des attachées de presse qui ont compris l’importance de la presse internet.
Être accrédités à Covent Garden, au Met, à l’Opéra de Paris, au Festival de Salzbourg, à Aix-en-Provence et à Glyndebourne, cela nous rend fiers. Je ne peux m’empêcher d’y voir une reconnaissance du travail opiniâtre qu’abattent nos rédacteurs. Que des personnalités telles que Cecilia Bartoli, Olivier Py, Dmitri Tcherniakov, Antonio Pappano nous accordent de longues interviews est aussi source de fierté.
Dommage, dès lors, que certaines maisons s’évertuent à déconsidérer les publications internet, au nom – disent-elles – du nombre de blogs existants. Comme si, au fond, il n’était pas possible d’ouvrir son browser préféré pour constater de ses yeux ce qui distingue une publication sérieuse du blog d’un anachorète délirant dont la conception de la transmission du savoir se limite à quelques bruits digestifs. L’argument reviendrait à opposer au patron d’une grand groupe de presse qu’eu égard au nombre de magazines existant, il est impossible de déterminer lequel du Nouvel Observateur ou du Bulletin des amis de l’église paroissiale de Ste-Blette-sur-Oise possède le plus d’abonnés.
Ces résistances nonchalantes ont ceci de navrant qu’elles se basent sur une sorte d’ignorance militante, à la fois du progrès, mais aussi des suppliques contondantes et argumentées qui leur sont opposées. Heureusement, ces cas sont rares et l’avenir nous donnera raison. Qu’il en soit remercié.